Comme un bruit de conversation

27 novembre 2013

Comme un bruit de conversation

imagineLa Pecha Kucha à Montevideo, Uruguay.

Je me suis rendue pour la première fois à un évènement assez difficile à décrire. Disons, une rencontre, entre un groupe d’innovateurs, (scientifiques, poètes, philosophes, artistes, grosses têtes ou leaders de projets ou de start-up qui marchent, de préférence), et un public sans tomates sous le manteau, puisque le but ici n’est pas de juger, mais de partager. Je m’explique.
Pecha Kucha est un terme japonais signifiant grossièrement « le bruit de la conversation », que l’on attribue en espagnol au terme « cuchicheo », qui signifie « chuchotement », « murmure », « messe basse ». Créé en 2003 au Japon, ce phénomène de partage d’idées et de projets est aujourd’hui organisé dans environ 600 villes à travers le monde. Cet été, Montevideo organisait cette rencontre originale. Le concept est simple: une dizaine de participants doivent exposer, en l’espace de six minutes, (exactement 6 minutes et 40 secondes), une idée, un concept, un regard sur le sujet ou le domaine dans lequel ils travaillent ou évoluent. Pour les appuyer, 20 images de leur choix défilent derrière eux, chaque instantané étant projeté durant 20 secondes. Toutes les disciplines y ont leur place: sciences, technologiques, médias, politique, économie, arts, anthropologie, design, architecture…

En France, c’est en 2013 que le Palais de Tokyo a organisé, à Paris, sa première soirée Pecha Kucha. Je suis allée à cette soirée plutôt intriguée, et en toute honnêteté, en essayant de faire abstraction du hall d’entrée où se tenaient paresseusement des standes tenus par les sponsors qui n’offraient rien, (si ce n’est en l’échange de notre participation à un jeu mystérieux et inaccessible aux vues de la queue qui attendait, permettant de gagner un coca, pardon, un pepsi), j’ai apprécié ce moment original et intriguant. Certes, cela m’a beaucoup fait pensé à nos mythiques exposés à Sciences Pipo où l’on doit parler en un espace de temps contraint de choses que l’on ne connait qu’à moitié, ou pas du tout. Mais finalement, rien à voir. Les orateurs étaient simples, s’exprimaient avec maladresse, humour, clarté, intelligence, et surtout, avec conviction. Proposant, à leur manière, des idées, des projets, des choses abouties ou non. Mais l’une des choses les plus pertinentes qui m’est restée, et qui a d’ailleurs clôturé la soirée, c’est cette remarque d’une femmde de Rosario, Santa Fe, Argentine: « Et vous, qu’est ce que vous avez à proposer ? »

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