Sorti du tiroir estival 2013.

11 octobre 2013

Sorti du tiroir estival 2013.

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Les diagnostics s’imposent.  A regarder d’un peu plus près, on a l’impression qu’il y a un truc, quelque part. Quelque chose qui s’est échappé de la machine où qui s’y est méchamment incrusté.

Les rues sont pleines. Pleines de gens, de déçus, d’affamés, de dépravés (ben oui, faut bien l’avouer, on vit dans un monde de FOUS), de pétasses, de précaires, de précoces, de pas finis, de pas-commencés, aussi. Nous sommes l’ébauche de nous-même. On nous attend au tournant. On n’arrive pas à se l’avouer, mais les faits sont là. A croire que la violence est devenue le nouveau critère de participation sociale.

On assiste depuis quelques mois à des mouvements citoyens de grande ampleur, au Brésil, en Turquie, en Egypte, pour ne citer que ces pays. Les citoyens occupent les espaces publics, pour réclamer un dû bien trop souvent oublié: un peu plus d’ouverture politique, un peu moins de gaspillage des fonds publics, non, trois fois rien, la conservation des lieux symboliques aux yeux des gens, comme un parc. Cela naît d’un petit rien: un ticket de bus, quelques tweets, des photos, des relais, et puis la mèche est allumée. Et souvent, comme on s’en rend bien compte, car c’est toujours davantage le cas, le reste de la population, ou ceux qui en ont les moyens, se joignent au mouvement et construisent la mobilisation globale, la portent et la nourrissent, dans un élan commun.

Ce qui m’a frappé ces trois derniers mois, et j’en reviens toujours à une comparaison entre mon propre pays et ceux que je viens d’évoquer, si pauvre soit ce parallèle, c’est l’omniprésence de la violence, et son expression bien spécifique à chacun des cas. Surtout en France, où dernièrement, on ne parle pas d’un mouvement social, mais d’une multitude de mobilisations étrangères les unes aux autres. La participation sociale a t-elle le monopole de l’individualisme politique ? Je regarde vers mon pays, et je vois des fascistes contre des anti-fascistes, des anti-mariage pour tous contre des pro, des syndicats enseignants contre le Ministère de l’Education, des patrons contre des employés, des chats contre des chiens, en somme. Les causes qu’ils défendent sont toutes légitimes. Je ne reviens pas là-dessus. Elles sont propres à chaque groupe, à chaque identité. Une chance qu’elles puissent d’ailleurs s’exprimer librement. Mais juste une remarque: à quand aurons-nous en France un mouvement social d’ampleur, qui ne se traduise pas par une violence crue utilisée les uns contre les autres ? Sachons reconnaître l’ennemi commun. Ou bien, mieux encore, sachons déjà nous reconnaître comme de potentiels alliés, tous, comme un peuple qui veut avancer, créer pour chacun des conditions de vie moins pénibles, des opportunités d’avancer. Sans même aller jusqu’aux résultats concrets, ayons déjà conscience de nous-mêmes, en tant que peuple. Ouh, le vilain mot. Et pourtant, et pourtant, elle est peut-être là, l’idée.

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